Marc-Arthur Kohn : “Ne jetez plus vos livres anciens !”

Marc-Arthur Kohn analyse pour nous le commerce des livres rares et nous donnes ses conseils pour faire de bons investissements.

Marc-Arthur Kohn, alors que l’usage des liseuses électroniques se généralise, comment expliquez-vous la pérennité du marché des livres rares ?

Marc-Arthur Kohn : À l’ère du numérique, le commerce des livres rares peut sembler être une tendance dépassée, voire révolue. Pourtant, l’usage grandissant des liseuses électroniques fait prendre conscience aux lecteurs le fait que ces objets sont bien plus que des textes écrits ou de l’encre couchée sur le papier. Bien au contraire, la liseuse n’a pas prononcé la condamnation du livre. Cet objet garde une valeur historique et sentimentale forte. Finalement, grâce à internet, et à la diffusion plus rapide de l’information, beaucoup de personnes apprennent à développer une passion pour la collection de livres rares. Le commerce des livres rares à d’ailleurs davantage évolué au cours de ces vingt dernières années que lors des deux siècles passés.

Pourriez-vous nous dire qu’elle sont les éléments qui donnent réellement sa valeur au livre ancien ?

Marc Arthur Kohn : Tout d’abord, un vieux livre n’est pas forcément un livre d’une grande valeur. Le prix d’un livre est suspendu aux caprices du marché, à sa rareté. Il n’est pas lié à son ancienneté. Dans le domaine de la collection des objets d’art – ou des objets historiques -, l’offre et la demande gouvernent. Un livre devient rare et prend de la valeur lorsqu’il devient difficile a trouver. Lorsque beaucoup de collectionneurs tentent d’acquérir un livre, sa valeur augmente. Un livre de 1850 n’est pas nécessairement rare et précieux si personne n’en veut. Par ailleurs, au regard de certaines collections beaucoup plus anciennes, un livre du XIXè n’est pas si ancien que cela. Seuls quelques livres imprimés dans les années 1400 sont appréciés uniquement pour leur âge.

La collection des textes anciens concerne-t-elle uniquement les livres ou bien s’étend-elle à d’autres supports ?

Marc Arthur Kohn : Le support est en effet important. Cependant, c’est la fonction qui importe le plus pour ce marché. C’est pourquoi les collectionneurs s’intéressent à différents supports autres que les livres. On peut citer les manuscrits, les lettres, les vieux journaux, les gravures et les archives en tout genre.

Selon vous, Marc-Arthur Kohn, faut-il disposer d’importants moyens pour entamer une collection d’ouvrages de valeur ?

Marc -Arthur Kohn : Oui et non. Le collectionneur peut choisir de s’orienter tout de suite vers des objets d’une extrême rareté comme le Codex Leicester de Léonard de Vinci. Ce manuscrit possède une valeur représenterait 50 millions de dollars. De la même manière, il pourrait investir dans Les contes de Beedle le barde. Cet ouvrage écrit et illustré par J.K Rowling a une valeur de 3,6 millions d’euros. Au contraire, Lisa Baskin a réalisé une riche collection sur le thème des femmes et du travail au cours des cinq derniers siècles. Une collection racheté par l’Université de Duke. Pourtant, Lisa Baskin n’a pas fait de dépenses extravagantes pour constituer cette collection. Ce qui fait sa valeur n’est pas la rareté de chacun des livres, mais sa richesse et son caractère unique.

Tout le monde est donc en capacité de construire une collection de grande valeurs ?

Marc-Arthur Kohn : En suivant l’exemple de Lisa Baskin, tout à chacun peut, effectivement, rassembler des pièces peu coûteuses au départ pour ensuite bâtir une collection recherchée sur le marché. Il faut cependant comprendre que cela représente un travail de fourmis qui se construit sur plusieurs années. Une certaine érudition sur des thèmes spécialisés peuvent aussi être nécessaire. En somme l’investissement et les efforts fournis peuvent n’être récompensés que des années plus tard. Une personne disposant de plus moyens pourrait aussi se tourner vers des spécialistes. Certains marchands de livres sont spécialisés dans des domaines vraiment très particuliers. Grâce à leurs recherches incessantes sur les sources primaires, ils possèdent une expertise unique et sont capables d’orienter leurs clients vers de bons investissement.

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes désireuses de se lancer dans la collection de livres rares ?

Marc-Arthur Kohn : Pour s’assurer qu’un ouvrage garde toute sa valeur, il est important que toutes les parties avec lesquelles il a été historiquement publié soient conservées. Ces éléments regroupent plusieurs éléments. On peut citer la couverture, les illustrations (originales) et illuminations, la signature ou dédicace de l’auteur et les inscriptions réalisées par un personnage historique. Le prix d’une première édition peut augmenter ou baisser de façon exponentielle en fonction de la couverture originale.

Un exemple extrême est celui du livre Gatsby le Magnifique. Sans la couverture originale une première édition coûte actuellement entre 4000 et 6000 dollars. En revanche, le livre avec sa couverture d’origine – en bon état mais non restaurée, à une valeur bien supérieure estimée à 100.000 dollars. Il peut également être utile de compter toutes les pages d’un livre, en particulier pour les livres publiés avant 1800.

En raison de la censure, de la beauté de certaines illustrations et du coût du papier antérieurement, des pages peuvent manquer. Le contexte historique comme une période révolutionnaire peut contribuer à augmenter sa valeur. C’est la même chose pour le contenu même du livre (découverte scientifique, naissance d’une philosophie ou d’un courant de pensée). La provenance du livre peut aussi avoir une incidence. Les livres ayant appartenu à des célébrités gagnerons beaucoup en valeur. Enfin l’état de conservation du livre est déterminant. Une mauvaise conservation d’un objet aussi sensible assurerait la condamnation de sa revente.

A ce propos pourriez-vous nous donner quelques conseils pour la conversation de ce type de documents  ?

Marc Arthur Kohn : Les collectionneurs doivent conserver leurs livres dans une pièce à l’abri de la lumière du soleil. Cette pièce ne doit pas être trop humide ou trop peu ventilée. Il s’agit d’éviter les risques de contamination par moisissures. Dans ce même objectif, il est nécessaire de dépoussiérer régulièrement la pièce où sont conserver les livres. Les collectionneurs doivent aussi les protéger contre les insectes (poux des livres, blattes, poissons d’argent, etc.) et contre les insecticides qui peuvent endommager les matériaux du livre. Parfois, il peut aussi être nécessaire de traiter, avec des produits adaptés, la reliures des livres. Pour terminer, la lecture des ouvrages anciens est déconseillée car les manipulations répétées peuvent fortement les endommager.

La Bible de Gutemberg – La condamnation d’Adam et Eve

Le salon du livre : Présentation

Comme de nombreuses autres associations, l’ADBEN-Réunion s’adresse à la jeunesse pour développer la lecture et pour faire découvrir la littérature jeunesse.

En ce moment, nous préparons le 6ème Salon du livre de jeunesse de l’océan Indien.

 

Pourquoi organiser un salon du livre de jeunesse ?

Créer un événement fort autour de la littérature jeunesse, favoriser les échanges entre les auteurs de la Réunion, de l’océan Indien et de métropole.

Permettre la rencontre des enfants et adolescents réunionnais avec des auteurs de littérature jeunesse de la Réunion, de la zone océan Indien et de la métropole.

Rassembler les acteurs qui suscitent et développent le goût de lire : libraires, éditeurs, médiathécaires, documentalistes, enseignants, professionnels des centres de lecture.

Susciter l’envie et le goût de lire, multiplier les occasions de contact des jeunes réunionnais avec le livre.

Compléter l’offre de formation en direction de tous les acteurs du livre lors des journées professionnelles  grâce à des intervenants métropolitains du monde des livres

Le Prix du Paille-en-queue

Prix littéraire associé au Salon du Livre jeunesse de l’océan Indien.

Décerné par les jeunes lecteurs de l’académie, il récompense un auteur présent sur le Salon. Les auteurs invités qui ont une actualité éditoriale récente peuvent concourir dans différentes catégories établies en fonction de l’âge de leurs lecteurs, après sélection impartiale par un comité de lecture indépendant, composé d’enseignants, de bibliothécaires, et de membres de la commission d’organisation du Salon.

Un écrivain au CDI : l’action

L‘action “Un écrivain au CDI” existe depuis 1991
A l’invitation de l’ADBEN-Réunion, deux écrivains métropolitains vont à la rencontre des élèves de l’île : un auteur pour les collèges  (2 à partir de 2007) et un pour les lycées. Des auteurs réunionnais sont également invités dans le cadre de cette action.

Les écrivains rencontrent un public scolaire ayant travaillé sur leurs œuvres.

 

Comment s’inscrire ?

Le professeur documentaliste du collège ou du lycée, porteur du projet, inscrit l’action dans le volet culturel du projet d’établissement et transmets une fiche d’inscription validée par son chef d’établissement. L’inscription définitive est confirmée par l’ADBEN-Réunion et par le comité d’experts réuni par l’académie de La Réunion. L’achat des livres et l’accueil de l’auteur lors de la rencontre est à la charge de l’établissement scolaire. L’ADBEN-Réunion prend en charge la rémunération de l’auteur selon la charte des écrivains.

Attention le professeur documentaliste doit être membre de l’Adben-Réunion